Accompagnée d’une vingtaine de femmes françaises, journalistes, chefs d’entreprises, avocates, artistes, élues… nous avons rencontré à l’occasion de la journée internationale de la femme, nos homologues tunisiennes autour d’un colloque que celles-ci organisaient du 5 au 8 mars à Zarzis, en Tunisie, dans une volonté de partage et de solidarité. Ces femmes qui se battent au péril de leur vie contre l’obscurantisme religieux ont porté le succès de cette transition démocratique que vit ce pays. Grâce à leur militantisme, leurs connaissances, leur art, leur courage,un million de femmes ont voté pour le parti rassembleur et démocratique face au parti islamique. « Donnez-moi un exemple d’un islam politique où il y a la démocratie ? La Tunisie est le seul pays arabo-musulman où la femme a autant de place dans la Société, tant sur le plan politique qu’économique » proclament-elles. Les femmes tunisiennes nous mettent en garde contre « un islamoprogressisme », attitude dangereuse prônée par certains médias français. Il ne peut y avoir d’islam politique, ni d’islam modéré, car toute personne qui ne s’inscrit pas dans l’Islam est mécréante. Elles nous mettent en garde. Il ne peut y avoir de mélange entre l’islam et l’Etat. La Tunisie est la première démocratie arabe. Et la question des femmes y est centrale. Car le parti islamiste c’est avant tout un projet sociétal et non économique, où la femme est au cœur et son identité menacée. Le rôle de l’Europe est primordial. La diplomatie occidentale doit comprendre l’intérêt du soutien des partis progressistes. Nous devons soutenir la Tunisie, francophone, pays proche et ami. Sinon l’Arabie Saoudite s’en chargera et alors le pire est à craindre. La Méditerranée doit être au cœur de la France, autour des valeurs de liberté, d'égalité, de fraternité et de laïcité. C’est dans l’intérêt de tous.